- congère
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• 1866; très antérieur dans les dial. (Centre; Alpes); lat. congeries, de congerere « accumuler »♦ Amas de neige entassée par le vent (cf. région. Banc de neige). « des banquises où moutonnent des congères » (Beauvoir).congèren. f. Amas de neige que le vent a entassée et qui a durci. Skier au milieu des congères. Syn. (Québec) banc de neige, (Aoste) confle, (Suisse) gonfle.⇒CONGÈRE, subst. fém.Amas de neige formé par le vent. Sur les plateaux (...) la brise enlève la neige et la roule en grands bancs qu'on nomme congères (POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, p. 85) :• L'hiver fut rude. Avec l'argent du roi, il [Corutti] acheta une palatine fourrée (...) Il était à Bologne lors de la grande chute de neige qui mit des congères jusqu'à la hauteur du deuxième étage des maisons de la place Neptune.GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 26.— P. ext. [Les] rues où boutiquiers et artisans ont dû tout le jour balayer des saloperies et faire des congères sur lesquelles on peut se casser la gueule (GIONO, Les Grands chemins, 1951, p. 138).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1866 (Lar. 19e). Terme dial., notamment wallon (HAUST), du franco-prov. et occitan (M. POMIER, Loc. vicieuses de la Haute-Loire, 1835, p. 29); DUR.; MISTRAL, s.v. cougniero; ALIB.; v. FEW t. 2, p. 1048 a et b). Du lat. class. congeries (devenu congeria), le sens de « amas de neige » étant attesté par Grégoire de Tours (v. TLL s.v.), de congerere « amasser, amonceler, entasser ». Fréq. abs. littér. :5.
congère [kɔ̃ʒɛʀ] n. f.ÉTYM. 1866; très antérieur dans les dialectes (Centre; Alpes); lat. congeries, de congerere « accumuler ».❖♦ Amas de neige entassée par le vent. → au Canada, Banc de neige (emploi critiqué comme anglicisme).1 Ce sont de vastes plaines polaires, creusées de noires crevasses; ce sont des banquises où moutonnent des congères et où foisonnent de blancs arbustes bourgeonnants.S. de Beauvoir, Tout compte fait, p. 276.♦ Amas de neige (en général).2 Faute de main-d'œuvre, on ne déblaya pas les rues; même le long des grands boulevards, on marchait sur des névés; pour traverser, il fallait franchir les hautes congères qui barraient les trottoirs (…)S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 444.
Encyclopédie Universelle. 2012.